Endro Cosmétiques. Le Breton enregistre une progression fulgurante
L’aventure démarre en 2019 par une démarche personnelle. « Ma compagne, Marion, cherchait pour elle un déodorant qui soit efficace et naturel. Ne trouvant pas son bonheur sur le marché, elle a décidé de le fabriquer elle-même », se souvient Boris Le Goffic, président d’Endro Cosmétiques. Très satisfaite du résultat, Marion Le Goualher (directrice générale de l’entreprise) commence à offrir ses produits à son entourage, qui en redemande. Elle passe alors toutes ses soirées à élaborer des déodorants. Le succès est tel que le couple, originaire de Ploumilliau, pense à lancer son entreprise. Résidant alors à Bordeaux, ils décident de revenir en Bretagne pour lancer leur affaire dans le pays de Lannion. « Nous avons d’abord distribué nos produits sur les marchés du Trégor. En commençant par une gamme autour de l’hygiène composée de déodorants, de dentifrices et de shampooings. Les retours étant très positifs, nous nous sommes définitivement décidés à lancer Endro Cosmétiques – « Endro » pour nature ou environnement en breton – en commençant par nous développer dans les circuits de magasins bio. 100, 200, 1000, 2000… Le réseau a fonctionné sur le modèle d’un cercle vertueux, les commerces se passant le mot. Nous distribuons désormais nos produits dans 2 200 magasins bio », se réjouit Boris Le Goffic.
Peu à peu, l’entreprise élargit son réseau grâce au e-commerce, qui représente désormais 60% de ses ventes (entre 400 et 500 commandes par jour), et par son entrée dans les pharmacies, début 2023. « Nous sommes aujourd’hui distribués dans 300 pharmacies, avec l’objectif de parvenir à 3000 », révèle le président qui observe avec sérénité la croissance soutenue, structurée et auto-financée de son entreprise. En cinq ans, Endro Cosmétiques est passée de deux personnes à 75 collaborateurs. Et, d’un premier bâtiment de 200 m² qui a évolué vers 4 500 m² de surface. L’entreprise, qui comptait 8 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023, pourrait dépasser les 14 millions en 2024.
Meilleur produit Pharma 2025
Une progression fulgurante qui va de pair avec un élargissement de la gamme de produits Endro Cosmétiques, qui s’est lancée dans la fabrication de soins pour la peau sous la forme de crèmes, de sérums, de gommages ou encore d’huiles. « La gamme anti-âge est aujourd’hui notre best-seller, grâce notamment à notre nouveau sérum au collagène, notre dernière innovation qui vient d’être élue Meilleur Produit Pharma 2025. Un super coup de pub qui va nous permettre de le distribuer en pharmacie de manière conséquente. »
« Pour tous ces produits, nous tenons à ce que les clients, des femmes en très grande majorité, trouvent ce dont ils ou elles ont besoin pour leur peau, qui soit 100% d’origine naturelle bio, avec des packagings éco-conçus et à un prix abordable », assure le président. L’entreprise propose ainsi un sérum hydratant à 9,90 euros en prix de vente conseillé, quand les produits similaires sur le marché se situent généralement entre 25 et 30 euros. « Nous parvenons à faire cet effort sur le prix du fait que nous le fabriquons directement, quand la plupart des marques cosmétiques passent par un sous-traitant », révèle Boris Le Goffic, qui accorde une importance particulière à la traçabilité de la chaîne d’approvisionnement, certifiée par le label Cosmébio. « Nous essayons de sourcer au maximum nos ingrédients en France. Quand ils viennent de plus loin, ils sont issus de filières équitables. On sait donc où ils sont fabriqués, et par qui. »
Conserver un caractère sensoriel
Le déodorant Endro Cosmétiques, qui demeure l’une des références de la marque, est par exemple composé d’huile de coco, d’amidon de maïs, de cire de carnauba et de bicarbonate de sodium. « Sa composition lui permet d’avoir une efficacité anti-odorante sans pour autant bloquer la transpiration », précise Boris Le Goffic, qui souhaite voir l’entreprise continuer à élargir ses gammes avec des produits qui conservent à chaque fois un caractère sensoriel. Un leitmotiv qui pourrait en partie expliquer le succès de la société costarmoricaine, alors que le marché français de la cosmétique bio est plutôt en recul. « Le bio ne s’est peut-être pas assez intéressé à l’aspect sensoriel des produits, alors que le consommateur cherche avant tout quelque chose qui sente bon et soit efficace », remarque Boris Le Goffic, qui considère qu’Endro Cosmétiques fait aussi la différence grâce à son activité multi-canaux, entre les magasins bio, la vente sur internet, l’export ou encore la sous-traitance pour une quarantaine d’autres marques, effective depuis deux ans. « Nos lignes de production étant neuves, automatisées et en bon état de fonctionnement, l’idée était d’en faire profiter à d’autres. »
Une stratégie de diversification qui va permettre à l’entreprise de continuer à élargir son équipe, avec 50 à 100 recrutements prévus dans les trois prochaines années. L’activité d’Endro Cosmétiques devrait également poursuivre sa marche en avant à l’étranger, alors qu’elle distribue aujourd’hui ses produits dans une quinzaine de pays, essentiellement en Europe mais aussi au Canada. 90% de son chiffre d’affaires demeurent réalisés en France dont 25 à 30% en Bretagne. « Si nous avons déjà un important public breton, nous souhaitons jouer davantage la carte du local. C’est la raison pour laquelle nous lançons, en novembre, une campagne d’affichage et de publicité dans les rues et les cinémas du Trégor », annonce Boris Le Goffic. La belle aventure devrait donc se poursuivre, en Bretagne et au-delà.
Chiffres clés :
Chiffre d’affaires : 14 millions d’euros
75 collaborateurs
Entre 400 et 500 produits vendus chaque jour en e-commerce
Article publié dans Bretagne Economique le 3 décembre 2024